Tous les articles par Pierre Bouthier
Un article éclairant sur le rôle actif du patient dans sa propre guérison avec l’hypnose
L’hypnose donne une place aux perceptions des patients
Un article d’une extraordinaire clarté pour comprendre ce qu’est l’hypnose, ses vertus thérapeutiques, le respect du patient et son rôle actif dans sa propre guérison.
Le patient est acteur de son hypnose et de sa guérison
L’apprentissage inconscient
Voici un lien vers une vidéo en ligne de Milton Erickson (en anglais, sous-titres en anglais), sur l’extraordinaire efficacité de l’apprentissage inconscient.
Aux origines de l’hypnose éricksonienne : les expérimentations universitaires du jeune étudiant Milton H. Erickson

On entend parler d’hypnose ericksonienne, mais qu’est-ce que c’est au juste ? Pouvez-vous en donner une définition précise?

L’hypnose ericksonienne se dit par opposition à la conception autoritaire de l’hypnose qui prévalait avant Milton Erickson. Dans cette conception autoritaire, la personne importante c’était l’hypnotiseur, c’est lui qui était prééminent, qui avait « le pouvoir ». La personne hypnotisée n’était qu’un sujet passif. On peut rapprocher l’hypnose autoritaire du mythe de l’hypnose tel qu’on le rencontre dans la littérature, dans le cinéma ou dans « les 7 boules de Cristal « de Tintin.

C’est l’étude de ce point précis qui est à l’origine même de l’hypnose ericksonienne : qui est le plus important, la personne qui hypnotise, ou bien celle qui est hypnotisée ?
Les expériences qui firent comprendre au jeune Milton Erickson que dans la transe hypnotique, c’est le sujet en transe qui est important, pas l’hypnotiseur
En 1923 et 24, Milton Erickson, alors jeune étudiant, participait à un séminaire sur

l’hypnose, organisé à l’université du Wisconsin. De nombreuses discussions eurent lieu, sur le fait de savoir qui était le plus important, la personne hypnotisée ou celle qui hypnotisait. L’opinion communément admise était que la personne hypnotisée était purement passive, et que c’est le guide qui était le plus important. Pourtant un certain nombre de faits semblaient déjà contredire cette thèse, et on en discutait à l’infini : « Les opinions et les interprétations personnelles étant très variées, il était impossible de parvenir à un consensus sur les questions étudiées », souligne Erickson dans un article.
Il organisa alors, avec la participation de plusieurs dizaines d’étudiants volontaires, plusieurs expériences, qui l’amenèrent à la conclusion inverse : c’est le sujet qui produit sa propre transe. Ces résultats, qui heurtaient l’opinion couramment admise, ne plurent pas du tout au professeur Hull qui dirigeait le séminaire: ces études selon lui négligeaient le rôle de l’hypnotiseur et l’importance des suggestions. Il interdit de continuer ces expériences. Mais Milton Erickson confirma ces résultats par sa pratique tout au long de sa vie, lors d’autres expériences ainsi que sur des milliers de sujets réels soignés individuellement.
Ces résultats sont à la base de la différence qui fait toute la force de l’hypnose dite Ericksonienne :
c’est le sujet qui développe sa propre transe, et le guide ne fait que s’y adapter, et l’accompagner avec un respect total du monde mental du sujet, de ses émotions, de ses façons de penser, de ses valeurs. Le sujet, loin de se voir dicter une conduite par quelqu’un de tout-puissant, ouvre au contraire ainsi ses possibilités de choix et de liberté.
C’est pourquoi l’hypnose ericksonienne, parce qu’elle est adaptée à chaque sujet, est à la fois plus respectueuse et plus efficace, à l’inverse de l’hypnose directe et autoritaire de l’époque qui cherchait à faire rentrer tout le monde dans le même moule. Du coup, celle-ci a deux grands inconvénients : avec ses méthodes standards, elle parvient à hypnotiser moins de gens ; et quand ils sont hypnotisés, les suggestions autoritaires les empêchent de trouver leurs propres solutions. Voire, les font sortir de transe.

Le ventre, notre deuxième cerveau
Encore des recherches passionnantes en neuro-sciences. Une discipline qui a fait des bonds énormes en 20 ans à peine
S’informer sur les neurosciences nous aide à connecter nos connaissances et stimule ceux qui ont encore envie d’apprendre : cerveau droit, cerveau gauche, neurones miroirs, intuition, hypnose, méditation, états modifiés de conscience : tout cela est éclairé par ces nouvelles découvertes.
Ici, sur l’intestin et ses nombreuses connexions neuronales.Extrait d’une émission sur Arte. Notre intestin a autant de neurones que le cerveau d’un chat…qui en a déjà pas mal et par exemple peut rêver comme nous…
Le cerveau, ses ondes, et l’hypnose
Les progrès extraordinaires des neurosciences nous permettent de mieux comprendre
ce qui se passe dans notre cerveau pendant les états modifiés de conscience
comme par exemple l’hypnose.
Notre cerveau émet des ondes de diverses fréquences, selon le type d’activité qu’il produit à chaque instant
.
L’imagerie à résonance magnétique permet de visualiser de façon précise ces différentes ondes, et de les corréler à des types précis d’activité du cerveau.
A l’état d’éveil, lors d’une activité intellectuelle intense, le cerveau produit des ondes gamma, de 40 à 100 Hz, les plus rapides.
Lorsqu’il est simplement en veille active, il émet des ondes rapides, dites bêta, de 12 à 30 Hz.
Des ondes plus lentes, dites ondes alpha, de 8 à 12 Hertz, sont produites dans des situations où le cerveau a une activité plus calme comme par exemple la relaxation.
Enfin les ondes thêta, de 4 à 8 Hertz, sont émises dans certains état de relaxation profonde, parmi lesquels l’hypnose, mais aussi la méditation et le sommeil paradoxal, celui où l’on rêve
.
Dans le sommeil profond, les ondes majoritaires sont de type delta (de 0,5 à 4 Hz).
Voyons cela plus en détail.
En fait tout se passe comme si nous passions continuellement d’un état de conscience à un autre pendant l’état de veille
.
Ainsi la relaxation, et la sophrologie, permettent une détente musculaire et un apaisement, où le cerveau émet des ondes alpha.
Pendant l’hypnose, le cerveau émet des ondes thêta
.
De même pendant la transe chamanique, qui est induite entre autres par des percussions rythmées à une fréquence de 4 Hz
(environ 220 battements par minute)…. ce qui, au passage, correspond à la fréquence la plus basse des ondes thêta (4 à 8 Hz) !
La pratique de la méditation par un méditant expérimenté provoque des conséquences curieuses du point de vue des ondes :
le cerveau produit à la fois des ondes thêta (les plus basses de l’état de veille) et en même temps les ondes les plus rapides, les ondes gamma. En effet, le lobe frontal (concentration) est actif, tandis que le lobe pariétal droit (lié aux repères spatio-temporels) est inhibé.
Pour en savoir plus, consultez le très bon dossier de Sciences et Avenir dans le numéro 837 du 2 novembre 2016. La source principale est Marie-Elisabeth Faymonville, hypnotherapeute mondialement reconnue, et chef du service d’allergologie-soins palliatifs du CHU de Liège.
Une émission d’Arte : les fabuleux pouvoirs de l’hypnose
Une émission d’Arte sur
Les fabuleux pouvoirs de l’hypnose
émission que vous pouvez revoir ici
Réalisateurs : Thierry Berrod et Pierre-François Gaudry
Producteurs : ARTE France, Mona Lisa Productions
Nationalité : France
L’hypnose est utilisée pour traiter la douleur mais aussi pour vaincre les phobies, la dépression et les addictions. Enquête sur les vertus thérapeutiques de cette étonnante pratique.
Longtemps considérée comme une supercherie digne de manipulateurs de salon, l’hypnose connaît un regain d’intérêt dans le corps médical, d’autant que de nombreuses études scientifiques prouvent son efficacité, notamment comme méthode d’anesthésie et de traitement de la douleur. Un nombre croissant d’hôpitaux recourent ainsi à l’hypnothérapie lors d’accouchements ou d’interventions chirurgicales, afin de détourner le patient de son stress et d’atténuer les douleurs postopératoires, voire les réactions inflammatoires. Car l’hypnose « reprogramme » notre perception de la réalité. L’imagerie cérébrale révèle que la personne se soumettant à cette expérience de conscience altérée voit d’abord l’activité de son cerveau se réduire dans un état de relaxation, lequel la rend disponible à la suggestion. Durant cette seconde phase, les réseaux de l’émotion, de la vue et de la sensation fonctionnent intensément et l’activité du cerveau s’en trouve profondément modifiée.
Les mystères du cerveau
Traitement des addictions, des phobies ou des traumatismes… : au travers d’entretiens avec des scientifiques, des médecins et des patients, ce documentaire propose un passionnant tour d’horizon des perspectives thérapeutiques de l’hypnose. Une expérience de semi-conscience qui témoigne une fois encore des mystères et de la puissance de notre cerveau, qui « voit ce qu’il croit« . Aujourd’hui, les athlètes de haut niveau font aussi appel à cette technique afin de mieux maîtriser leur mental et d’accroître leurs performances. Mais le film met également en garde contre les dérives en la matière, le succès même de la méthode mettant au jour notre hypervulnérabilité.
Bertrand Picard et Solar Impulse : bien récupérer par l’auto-hypnose
Bertrand Picard a réalisé son tour du monde sans carburant sur Solar Impulse, l’avion qui recharge ses batteries grâce à la seule énergie solaire. Mais le pilote aussi a besoin de recharger ses batteries pendant des vols qui durent plusieurs jours d’affilée. Bertrand Picard, qui est aussi psychiatre et hypnothérapeute, se repose grâce à l‘auto-hypnose.
Ils sont deux pilotes à alterner les étapes. Quand c’est l’autre pilote, son partenaire André Borschberg, qui est aux commandes, lui pratique le yoga, pour tenir pendant plusieurs jours :
Petit extrait d’un article du MONDE SCIENCE ET TECHNO du 14.07.2014 (c’était avant le départ !)
Pour bien se reposer, le cockpit a été totalement reconfiguré. « Dans le premier Solar Impulse, la cabine était une sorte de classe éco médiocre, dans le second, c’est une classe affaires », s’amuse André Borschberg. Ils pourront se coucher, étendre leurs jambes, faire des exercices pour éviter les thromboses et que certains organes, comme les intestins, deviennent paresseux. Cet ingénieur de formation, directeur général de Solar Impulse, est un adepte de longue date du yoga.
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